Voir l'album photo : Portrait : les matelots de l'ANTEA

Ils sont 5 : Mickaël le maître d’équipage, Abbakar le maître de manœuvre, Joris, Thomas et Loïs les trois matelots.

Au début de la mission, ils nous semblaient qu’ils étaient plus d’une dizaine tellement ils circulent dans le bateau et sont présents partout à toute heure de la journée et de la nuit. Mais non ils ne sont que cinq à gérer tout plein de tâches indispensables au bon déroulement de nos travaux scientifiques et au bon fonctionnement du bateau.

Le maître d’équipage, Mickaël, le bosco, est le chef du pont, c’est notamment lui qui prend les décisions sur l’organisation des travaux de la journée et la répartition des tâches. Le maître de manœuvre, Abbakar, est là pour le seconder, à deux ils gèrent les manœuvres, les manipulations des grues et surveillent le bon déroulement de ce qu’il se passe tout en descendant sur le pont avec les matelots quand cela est nécessaire ou qu’il y a besoin de bras.

Les matelots quant à eux participent aux mises à l’eau de matériel, aux carottages Kullenberg, aux déplacements d’objets lourds sur le bateau. Ils ont 70 % du temps des bouts ou des câbles dans les mains qu’ils manipulent avec une aisance telle on pourrait croire qu’ils sont nés avec. Les démonstrations de nœuds marins. Ce sont aussi ces trois matelots qui ont un quotidien rythmé en quart. En effet ils sont chargés de tenir compagnie au commandant, au lieutenant ou à la 2nde capitaine pendant leur quart respectif, un quart étant une période de 4h sur laquelle ils relaient toute la journée. Lors des transits, Loïs doit donc être à la passerelle avec le commandant Loïc de 20h à 0h, Thomas prend le relai avec le lieutenant Ludovic de 0h à 4h et Joris qui finit la nuit de 4h à 8h avec Céline la 2nde capitaine. Un rythme pas forcément facile à tenir quand les journées sont en plus bien occupées.

Tous les cinq travaillent en coordination, chacun connaît son rôle et sait ce qu’il doit faire. A les observer, ils dansent un étrange de ballet sans avoir besoin de beaucoup communiquer et il y a très rarement des couacs. En plus de leur présence pendant les travaux scientifiques, ils sont chargés de toutes sortes de tâches sur le bateau : ranger, nettoyer, réparer du matériel, graisser les poulies, fabriquer et remplacer des objets particuliers (bancs, boîte à anode…). Un credo important dans le monde des marins est de laisser le bateau en meilleur état ou dans le même état qu’à l’embarquement, une mentalité plus que respectable !

Les matelots sur l’ANTEA ne dérogent pas à la règle des marins amateurs de musique. Dès que l’occasion se présente, l’enceinte est branchée pour travailler en musique sur le pont et dans les différents locaux du bateau. Quelques pas de danse entre 2 carottages et le soir ça s’échange les groupes coup de cœur ou les découvertes du moment. Joris nous fait découvrir son large répertoire : de la chanson bretonne au reggae posé et Loïs, guitariste averti, nous offre quelques soirées-concert avec une teinte latino bien sympa accompagné de Maxence, guitariste lui aussi (ainsi qu’Eric notre chef de mission aux multiples talents mais qui n’a pas celui d’être matelot). Thomas est plus du côté artiste-peintre avec la fabrication, au cours de la mission, d’un banc aux couleurs Antillaises et d'une boîte à anode manquante. Abbakar discute les actus rugby et basketball avec Joris, et s’est initié aux échecs avec Jonathan. Jonathan qui fait aussi partie de la team musikos, la radio toujours allumé quand il est en cuisine. Une des passions commune à tous, amoureux de la mer, reste la pêche avec quelques cannes à disposition pour les soirée de mer calme et quelques rares prises vite relâchées ou mises sur le barbecue. Bref, il y a de la vie sur le bateau, et même si elles sont peu nombreuses, à ses heures perdues, chacun s’adonne à ses passes-temps, les uns bouquinent, jouent, bricolent, discutent….

Finalement ils mettent beaucoup d’énergie au travail (parfois trop -> quand les carottages sont tellement efficaces que l’équipe scientifique ne suit plus le rythme de découpe ^^) et sont aussi toujours prêts à filer un coup de main et aider les scientifiques en galère pendant leurs temps de pause.