Planning du jour : sismique au petit-dèj, sismique au café, sismique au déjeuner, sismique au gouter et sismique à l'apéro... Vous l'aurez compris que de la sismique en vue. Une journée donc un peu plus reposante physiquement bien qu'il faille se relayer devant les ordinateurs sur le pont où la température oscille entre 25°C et 30°C.


Nous réinstallons le matériel de sismique pour la dernière fois de cette campagne. Notre toile de protection n'a jamais été aussi bien tendu, petit siège en mousse pour le confort, un espace pour un ordi de travail supplémentaire, une petite enceinte pour couvrir le bruit du moteur avec un peu de musique... nous sommes au top du luxe d'une installation d'enregistrement sismique sur le pont arrière d'un bateau ! Dommage que ce soit le dernier jour pour en profiter.


Les conditions sont réunies pour de la belle sismique malgré un peu de houle. Nous explorons plusieurs enfoncements bathymétriques qui correspondent à d'ancien passage entre des îlots auparavant émergés. En effet, des cartes et témoignages du XVIIème siècle indiquent la présence d'habitations sur ces îlots qui aujourd'hui sont sous l'eau. Il y a probablement eu des phénomènes de subsidence peut-être après le séisme de 1843 ou progressivement les années qui ont suivies. Au cours de la matinée, notre dauphin fou de la baie du Grand Cul de Sac nous rejoint à nouveau. Nous l'avons reconnu grâce à son ventre rose et la petite encoche présente sur son aileron supérieur. Incroyable qu'il soit de retour pour nous dire bonjour même s'il nous suivra moins longtemps cette fois-ci.


Dans l'après-midi, le profileur est sensé passer au dessus d'une faille qui traverse la baie. Si elle apparraît sur la sismique, cela permettrait de connnaître la date de sa dernière rupture et d'avoir une meilleur idée de son activité. Sujet d'intérêt car Pointe-A-Pitre est localisée juste sur la portion en uplift de la faille et donc pourrait être impactée si un séisme se produisait à cet endroit. Et bingo ! A première vue, les réflécteurs montrent des intéruptions qui pourraient être interprétées comme des failles... nous essayons de ne pas nous précipiter sur les interprétation mais les images sont très encourageantes.


Nous arrêtons la sismique vers 17h, après avoir bien fait bosser les commandants en passerelle. La navigation en ces eaux peu profondes par un temps venteux demande toujours de la concentration. Nous laissons place à l'installation des tables pour le dernier barbecue de la mission, une soirée conviviale après tous les transit faits le soir et de nuit qui font gagner du temps mais qui empêchent de partager ces moments tous ensemble (bruit de moteur, mal de mer...). Nous resterons à l'abri pour la soirée, la journée du lendemain étant consacrée aux sites d'intérêts repérés sur les profils du jour.