Voir l'album photo : Portrait : les hôtes de l'ANTEA


Ils sont deux : Jonathan le cuisinier et Noric le maître d'hôtel.

Gardiens de notre moral et de notre santé mentale, ces deux éléments de l'équipage sont aussi indispensables que tous les autres.


Les campagnes en mer sont des périodes éprouvantes pour les équipes à bord: la distance avec les proches, la vie en communauté, le manque d'intimité, les inconforts de la vie en mer et le travail intensif. Pour compenser et préserver son moral, il faut donc privilégier les petits plaisirs et le confort quand cela est possible à bord. Les repas, les petits snacks, le maintien des espaces propres et agréables à vivre font partie des missions de Jonathan et Noric à bord.


Les repas sont particulièrement importants (et je pèse mes mots):

Garder un rythme: les horaires des repas séparé en 2 créneaux horaires (11h et 12h le midi; 19h et 20h le soir) sont tous les jours les mêmes. Cela permet de rythmer les journées, surtout si les missions se passent dans des zones près des pôles où les journées et le temps d’ensoleillement peuvent être très perturbants.

Ne pas perdre de temps avec la cuisine : à toute heure de la journée les équipes sont occupées à différentes tâches et ne pas avoir à préparer le repas permet de libérer du temps.

Energie et santé : le travail intense des matelots demande des repas consistants et bien équilibrés pour tenir sur la durée des missions. Les équipes scientifiques participent ponctuellement à des missions en mer mais les marins y passent plus de la moitié de l'année et doivent garder une bonne santé malgré le rythme de travail.

Et enfin du plaisir ! Les repas partager à table sont des moments conviviaux, qui permettent d'échanger sur les activités de chacun et de souder les équipes. Et simplement le plaisir de manger de bonnes choses.


Jonathan, ancien cuisinier en restaurant gastronomique, nous concocte des repas top qualité et diversifiés (nous n'avons pas le souvenir d'avoir mangé 2 fois la même chose en l'espace de 3 semaines). Entrée, plat et dessert comme au restaurant. Et même quand les produits de base ne sont pas exceptionnels, Jonathan est un saucier hors pair et peut rattraper un poisson fade avec un petit assaisonnement maison. De plus, avec une grande ouverture d'esprit sur les allergies, intolérances et choix alimentaires, il essaye d'adapter ses menus au régime de chacun. Bien cuisiner n'est pas donné à tout le monde, mais cuisiner dans un environnement qui tangue et où rien ne reste en place : chapeau !


De même pour Noric qui circule dans tout le bateau pour nettoyer, changer, réalimenter les cabines et sanitaires en produits essentiels quelque soit la météo et le roulis du bateau, c'est grâce au maître d'hôte qu'on ne manque de rien et que tout est propre. Et ce n'est pas simple de garder propre un bateau quand l'équipage se ballade avec du sable et de la boue plein les chaussures de sécurité tous les jours sans y faire trop attention. Il gère aussi avec le cuisinier les stocks de nourriture, les commandes, le ravitaillement qui doit être réfléchi très en amont et pensé en fonction des lieux d'escale : un casse-tête quand les missions sont particulièrement longue et que le bateau ne retourne pas pendant de longues périodes sur les côtes françaises.


Personne ne peut prendre le relai du cuisinier et du maître d'hôte à bord donc pas le droit d'être malade, pas le droit d'abandonner son poste, il faut être solide. Avec des horaires de 5h30 à 13h et 16h-18h à 21h, ils ont de belles journées mais restent toujours de bonne humeur, un duo qui fonctionne. Et tout l'équipage est toujours ravi d'entendre la cloche que Noric ne manque jamais de sonner pour annoncer l’heure du repas.