Réveil dans la baie du Grand Cul de Sac au nord de la Guadeloupe.


Cette journée, comme les journée qui suivront seront consacrées à la prise de profils sismiques et à du carottage Kullenberg.

La baie chenalisée présente plusieurs bassins d'intérêt pour l'accumulation et la conservation des sédiments, elle n'a jamais été étudiée et nous avons donc beaucoup à y faire.


De plus, c'est un défi pour le commandant, le lieutenant et la 2nde capitaine car l'entrée du chenal est très peu profond et très étroit pour un bateau comme l'ANTEA. Avec 5 à 10m de fond par endroit et la quille de l'ANTEA à plus de 2m sous l'eau, la marge est petite et les manœuvres délicates. Mais nos trois guides en passerelle ont du talent et réussissent à balader le bateau sur les zones qui nous intéressent !


En début de journée alors que tout le monde s’attelle à l'installation du matériel, un ravissant visiteur vient nous porter compagnie: un grand dauphin au ventre rose. Il semble considérer l'ANTEA comme un immense jouet, il saute le long des flancs du bateau : un coup à babord, un coup à tribord, à l'avant pour nous guider ou à l'arrière pour nous narguer. Nous aurons le droit à sa compagnie toute la matinée, un spectacle rare et incroyable. Nous avons contacté un spécialiste en fin de matinée pour savoir si son comportement était normal, on nous a rassuré, ce dauphin semble simplement heureux d'avoir un peu de compagnie.


Une matinée et 12 profils sismiques plus tard, on se retrouve avec un beau début de cartographie des sédiments de la baie et peu de temps pour choisir les points de carottages pour pouvoir en faire le maximum avant la fin de journée. Après moult débats, et la ténacité de Nathalie face à la vivacité d'Eric, 3 points sont retenus.

Un après-midi et 3 carottes Kullenberg plus tard : la sismique a vu juste et le carottage est une réussite ! Sur les 5m de tubes, Chloé et son équipe extraient 4m54, 4m04 et 4m60 de sédiments vaseux. Nous espérons que cette vase révera aussi des sables et autres particules pour comprendre l'histoire de cette baie. Dans la 2ème carotte, nous avons la surprise d'obtenir à son embout (donc à plus de 4m de profondeur), un dépôt de type mangrove qui a stoppé net le carottier et qui correspond à un réflecteur particulièrement fort sur la sismique : magnifique corrélation. Une mangrove qui aurait peut être quelques milliers d'années !


Nous terminons cette journée exténués mais plus que satisfaits et notre efficacité nous permet de gagner un jour sur le planning et de filer le soir même vers la Baie du Galion en Martinique sous un magnifique coucher de soleil. Un voyage de 13h-14h qui nous permettra d'arriver le lendemain matin sur le site d'étude suivant.